Le procédé à l’huile ou oléotypie et la gomme arabique monochrome multicouches, deux procédés historiques du mouvement pictorialiste

• La formation consiste à faire découvrir et apprendre aux stagiaires deux techniques de tirage photographique par contact (négatif/positif). La formation est adaptée en fonction des besoins des stagiaires ; elle est l'occasion d'acquérir ou d'approfondir des connaissances sur ces procédés, leurs pratiques et la fabrication de leurs contretypes.
• Les procédés pigmentaires et à l'encre enseignés durant ce stage bénéficient ces dernières années d'un renouveau que l'arrivée des outils informatiques n'a fait qu'accentuer. Associés à ces derniers ils permettent en effet l'obtention de tirages avec un niveau de précision inédit. L'apprentissage des techniques informatiques liées au travail de laboratoire tient donc une part importante dans les objectifs pédagogiques du stage. Ces procédés reposent néanmoins sur un processus de fabrication artisanal ; il favorise par là-même l'expérimentation, la recherche et la création pour des photographes ou des plasticiens qui désirent davantage associer leurs tirages à la notion d'objet photographique qu'à celle de simple support d'image.
• On visera bien sûr au cours de la formation à faire maitriser les techniques et à tirer parti des possibilités d'interprétation offertes par les procédés mais aussi à développer, en une sorte d'archéologie des savoirs engagés, un regard sur l'histoire de la photographie, tant historiquement que techniquement.
• L'objectif de cette formation est qu’à l’issue du stage chaque stagiaire puisse produire en toute autonomie ses propres : - Contretypes (négatif a la taille finale de l’image) jet d’encre avec la densité et le contraste adaptés au procédé (courbes de linéarisation, taux d’encrage…) - Épreuves ou tirages pigmentaires à la gomme arabique et aux encres grasses (fabrication de la chimie, émulsion, insolation, traitement…). Les épreuves doivent être réalisées en respectant les standards des tirages d’exposition.
• La finition et la repique des tirages (élimination de points blancs et/ou noirs, mis à plat etc...) sont également abordées en fin de formation afin de garantir une qualité de présentation optimale.
• Enfin, cette formation permet de développer un regard personnalisé sur le lien entre les techniques enseignées et le propos artistique de chaque stagiaire.

PROGRAMME PÉDAGOGIQUE

• Toutes les phases nécessaires pour la réalisation des tirage à la gomme multicouches et aux encres grasses sont abordées depuis la confection des contretypes numériques (négatifs jet d'encre), le gélatinage, la fabrication de la chimie et la réalisation du tirage. Toutes ces étapes sont répétées durant la semaine afin de garantir une acquisition optimale des savoirs et des savoir-faire.
• Le stage sur plusieurs jours offre une opportunité unique d'acquérir une pratique expérimentée, des connaissances approfondies des procédés et de saisir des perspectives de travail concrètes pour le travail de création.

ATELIER

• Présentation historique et théorique des procédés et fondements historiques des tirages photographiques
• Présentation de tirages d’exposition contemporains réalisés avec des procédés historiques
• Liens fondamentaux qui associent les techniques historiques artisanales aux techniques conventionnelles industrielles
• Description des différentes techniques pour l’obtention du contretype
• Liste du matériel, choix des consommables et des fournisseurs

LABORATOIRE NUMÉRIQUE

• Réalisation de contretype numériques à partir de fichiers numériques :
• Critères pour ajuster les valeurs du contretype adéquat au procédé
• Création d’une courbe de transfert (ou de linéarisation)
• Préparation et interprétation des fichiers numériques sur logiciel de traitement d’image
• Impression jet d’encre haute définition sur film transparent

LABORATOIRE PHOTOCHIMIQUE POUR LE PROCÉDÉ AUX ENCRES GRASSES OU OLÉOTYPIE

• Choix du support papier et évaluation de son interaction avec l’image
• Préparation du papier : trempage, gélatinage
• Fabrication de la chimie
• Elements de compréhension de la base photosensible du procédé
• Sensibilisation du support
• Clarification, lavage, séchage
• Techniques d'encrage et d'interprétation du tirage selon des modes laissant une part plus ou moins importante au travail de la main et à la subjectivité du geste

LABORATOIRE PHOTOCHIMIQUE POUR LE PROCÉDÉ GOMME MONOCHROME MULTICOUCHES

• Choix du support papier et évaluation de son interaction avec l’image
• Préparation du papier : trempage, gélatinage
• Fabrication de l’émulsion pigmentaire et de la chimie
• Elements de compréhension de la base photosensible du procédé
• Premier couchage de l’émulsion pigmentaire
• Exposition aux ultraviolets
• Dépouillement (développement) de l’émulsion du tirage pour le procédé à la gomme multicouche
• Répétition des couches et des dépouillements jusqu'à l'obtention des tirages désirés Seront enseignées les possibilités d'interprétation du tirage par l'ajout de pigments colorés
• Clarification, lavage, séchage

ATELIER

• Repique et finition
• Analyse et discussion autour des résultats (les stagiaires conservent les contretypes et les tirages réalisés)

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES SUR LA GOMME MONOCHROME MULTICOUCHES

• Références historiques : Louis Alphonse Poitevin incorpore en 1855 le pigment aux colloïdes bichromatés, inventant ainsi le premier processus pigmentaire (processus au charbon, gomme bichromatée, gélatine bichromatée, etc.). De tous les processus celui qui obtint la plus grande popularité fut la gomme bichromatée. Même si ce processus fut exposé en 1858 avec l’œuvre de l’anglais John Pouncy il fut spécialement apprécié et utilisé par le mouvement Pictorialiste (courant esthétique très apprécié par les photographes pendant les années 1880-1920 car ils pouvaient ainsi travailler leurs copies comme ils l’entendaient, obtenant des images ressemblant plus à des gravures ou des dessins qu’à des photographies).
• Qu’est-ce qu’un tirage à la gomme monochrome multicouche ? Le tirage à la gomme bichromatée est une copie positive. Il consiste à étendre, sur une feuille de papier, une émulsion, composée de gomme arabique, de bichromate du potassium et de pigment. Une fois sec, le papier est mis en contact avec le négatif (au format de l’image finale) puis exposé aux ultraviolets ; la lumière rend insoluble la gomme bichromatée qui retiendra le pigment. Pendant le dépouillement (pseudo développement) qui se fait dans l’eau, la gomme arabique se décolle plus ou moins selon la quantité de lumière reçue, donnant ainsi une image positive de la couleur du pigment utilisé. Le tirage à la gomme multicouche consiste à répéter sur un même tirage plusieurs couchages de solutions sensibles pigmentées jusqu'à l'obtention de toutes les nuances de gris désirées. De subtiles dominantes colorées peuvent être obtenues par l'ajout de pigments de différentes couleurs lors des couchages successifs.
• Qualités du procédé : Le procédé à la gomme arabique est une technique de tirage par contact qui produit une image en léger relief. À l’examen à la lumière rasante on peut percevoir des épaisseurs différentes de gélatine / gomme. Les couches les plus hautes correspondant aux zones sombres, les plus basses aux hautes lumières. La gomme bichromatée appartient au groupe des procédés pigmentaires et présente deux avantages face aux autres procédés historiques avec de sels métalliques : 1 / Elle permet d’obtenir des tirages utilisant des pigments différents dans de multiples émulsions. 2 / Il est possible d’avoir sur un même tirage des zones riches en détails grâce à la reproduction photographique du négatif et d’autres avec un caractère pictural grâce à la manipulation de l’image durant le processus.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES SUR L'OLÉOTYPIE

• Déjà décrit par Alphonse Poitevin en 1855, l’oléotypie est un procédé d’impression photographique historique qui repose sur les qualités mécaniques de la gélatine sensibilisée à la lumière et le principe de répulsion entre l’eau et les encres grasses. La lumière exerce un tannage sur la gélatine sensibilisée proportionnel à l’intensité de l’exposition. Cela modifie localement la capacité d’absorption de l’eau par la gélatine. L’encre grasse est alors acceptée par les parties les moins humides et repoussée par les zones ayant le plus absorbé d’eau.
• L’oléotypie est aussi connue sous le nom de procédé aux encres grasse ou procédé Rawlins ou « oil print » en anglais. Par sa capacité d’absorption ou de rejet de pigment ou d’encre dans la gélatine elle fait partie d’une famille plus large de procédés incluant la phototypie, la résinotypie, le bromoil (ou oléobromie). Elle fut très utilisée par les photographes pictorialistes pour ses qualités plastiques et ses possibilités d’interprétation. Aujourd’hui, l’oléotypie est surtout utilisée par des artistes cherchant à produire des œuvres qui expérimentent la matérialité de la photographie. Notre pédagogie a à coeur de relier l’histoire du médium photographique aux préoccupations des créateurs contemporains.
• Principe de l’oléotypie Le procédé est basé sur les faits suivants : Les parties exposées à la lumière deviennent hydrophobes (elles repoussent l’eau et retiennent l’encre grasse). Les parties non exposées restent hydrophiles (elles retiennent l’eau et rejettent l’encre). Étapes du procédé Préparation du papier : On enduit un papier épais (souvent du papier aquarelle) avec une émulsion photosensible à base de gélatine sensibilisée. Insolation (exposition à la lumière) : Une image est placée en contact avec le papier sensibilisé, puis exposée à la lumière UV. Les zones claires du négatif durcissent la gélatine. Lavage : Le papier est trempé dans l’eau afin d’éliminer l’agent sensibilisant. A noter que l’image devient visible en léger relief car la gélatine non durcie gonfle et absorbe l’eau, alors que les zones durcies restent sèches. Encrage à l’huile : On applique une encre grasse (comme une encre typographique) avec un rouleau ou un pinceau. L’encre adhère uniquement aux zones hydrophobes (durcies par la lumière), formant ainsi l’image. Caractéristiques visuelles L’oléotypie donne des images riches, avec une texture picturale prononcée. Chaque tirage est unique à cause de l’encrage manuel. L’effet visuel se rapproche parfois de la peinture ou de la gravure.

MATÉRIEL À DISPOSITION ET MOYENS POUR LA FORMATION

• Laboratoire numérique :
• Mac Pro et écran Eizo CG 24''
• Imprimante jet d’encre Epson SureColor SC-P800
• Laboratoire photochimique :
• Laboratoire complètement équipé
• Insoleuse UV avec châssis à vide d'air
• Laveuse verticale à bulles d'air
• Presse à chaud
• Consommables :
• Film d’impression, papier, chimie, etc...
• Ressource pédagogique :
• Photothèque, fonds d’épreuves photographiques d’auteur et de commande
• Tirages vintage et reprint réalisés avec procédés photochimiques et numériques
• Un stagiaire par poste de travail

MATÉRIEL APPORTÉ PAR LES STAGIAIRES

• Les stagiaires apportent plusieurs images NB interprétées (fichiers avec les calques de réglages, sans aplatir l’image). Les personnes qui ne sont pas sûres de leurs interprétations peuvent également apporter leurs fichiers bruts (scans, Raw, etc.)
• Il est nécessaire de prendre un ordinateur portable personnel et une clé USB (ou disque dur). Ce matériel permettra si besoin de finaliser leurs interprétations et de transférer les fichiers sur l’ordinateur qui sert à l’impression des contretypes.

Paris Atelier 75020 Paris

Nous faisons tout notre possible pour accueillir les personnes en situation de handicap. Si vous êtes dans cette situation veuillez nous en informer afin que nous nous adaptions à votre besoin et que nous envisagions ensemble les aménagements possibles.